Mon père
et moi venons de nous lancer dans
la restauration de son Dodge,
nous allons vous en faire profiter.
Voici donc sous la forme d'un reportage photos les grandes étapes de cette "aventure".
Une dernière
photo :
Avant
de commencer, autant prendre une
dernière
photo.
On ne sera peut-être pas capable de remonter le "monstre".
(02/12/2000)

Sans les caissons
et le plancher, le Dodge est déjà moins
impressionnant.

Les freins ont
droit à un petit nettoyage.
Les garnitures sont propres, les
cylindres de roue ne fuient pas
et ne sont pas grippés.
Rien à signaler non plus au niveau des demi-arbres et des roulements,
nettoyage et graissage suffiront.
Le cardan au niveau du nez de pont arrière sera lui aussi démonté,
nettoyé et remonté. Il avait perdu son graisseur, mais aucune usure
n'est détectée.

Première
mauvaise surprise, le réservoir
d'essence présente une petite
fuite (suintement) au niveau d'une
soudure.
Solution : vidange du réservoir, séchage (attention aux vapeurs
d'essence) et décapage de la peinture il faudra une dizaine de minutes
pour venir à bout du problème grâce à un peu de soudure.

Les caissons sont
boulonnés sur quatre traverses
(dont une double) plus deux supports.
L'ensembles caissons + plancher
est fixé au châssis
par 6 vis uniquement.

Pour venir à bout
des boulons reliant le plancher
et les caissons aux traverses le
dégrippant n'a pas toujours été suffisant.
Il faudra souvent utiliser la disqueuse.

Encore une mauvaise
surprise, le renfort de caisse dans
le passage de roue arrière
est mangé par la rouille.
Il faudra le couper à la
disqueuse puis en souder un neuf
réalisé sur mesure
par un tôlier.
Il fallait s'y attendre, la rouille est inévitable sur ce type de véhicule.
L'autre caisson a déjà été réparé par
un précédent propriétaire.

La jonction entre
le caisson et le plancher présente
aussi une corrosion importante.
La tôle par endroit est une
véritable dentelle. La aussi
il faudra souder de la tôle
fraîche (cornière en
L). Cette corrosion est normale
puisqu'il y a réunion de
tôle, de bois et d'humidité.

Maintenant
que l'arrière du véhicule
est mis à nu, nous allons
nous attaquer à l'avant...

L'avant sera déshabillé dans
l'ordre suivant :
- Les marchepieds
- Les bains de pieds (intérieur de la cabine)
- Les ailes
- La calandre et le radiateur
Sans oublier les différents accessoires comme les phares, le rétroviseur...

Les supports de
marchepieds sont fortement oxydés.
Normal, ils comportent un renfort
en bois et comme vous le savez :
fer+bois+humidité=rouille
!
Ils ne sont cependant pas perforés (heureusement qu'ils sont épais).
Le Dodge sans
ses ailes fait un peu gringalet.
On démonte le pare-brise,
le volant, et toutes les liaisons
moteur/cabine (câbles d'accélérateur,
pédalages...) et on continu...

... par la dépose
de la cabine à l'aide d'une
poutre solide et d'un palan. L'accès à tous
les recoins du châssis, de
la mécanique et de la carrosserie
devient ainsi possible.
Le dessous de la cabine n'a sans doute pas été repeint depuis 1942,
il ne reste qu'un souvenir de peinture sous forme d'écailles !
La suite du programme est moins réjouissante puisqu'elle consiste à poncer
la carrosserie (métal mis à nu pour traiter la rouille) ainsi qu'à dégraisser
le châssis et la mécanique.
Si le ponçage est préféré au sablage c'est uniquement
car je ne dispose pas de l'équipement nécessaire. Par contre j'ai
du temps car le local est mal chauffé et ne permets pas d'avoir une température
suffisante pour réaliser la peinture (c'est l'hiver).

Le démontage
est presque terminé, reste à décaper
les pièces, à nettoyer, à peindre
et à remonter...
Sur la cabine,
l'emplacement de la trappe de ventilation
a été perforé par
la rouille. Ces trous seront bouchés à la
soudure avant la mise en peinture.

Le dessous de
la cabine avant et après
nettoyage et peinture.
Les images se passent de commentaires.


Faute de pouvoir
le faire au nettoyeur haute pression,
le châssis et la mécanique
vont être dégraissés à la
vapeur. Toute trace de l'ancienne
peinture sera enlevée avec
des brosses nylon (montées
sur une perceuse).
Le tout sera ensuite peint avec deux couches de noir à châssis puis
deux couches de peinture vert olive.

Les pièces,
décapées de la vieille
peinture, vont toutes recevoir deux
couches de noir à châssis
puis deux couches de peinture vert
olive.
Le remontage va pouvoir commencer...
Le remontage
commence !
Chaque pièce
va donc être peinte avant
remontage à l'exemple de
cette aile.
A noter l'installation d'un nouveau jonc sur la partie arrière de l'aile
(vendu au mètre chez certains spécialistes) et d'une bande de tissu
sur la partie avant.
Pour ma part j'ai utilisé de la toile de jute (magasin de bricolage) on
peut également utiliser de la sangle en coton.


Le radiateur était
trop endommagé pour être
réparé.
Cette pièce est semble-t'il introuvable à l'état neuf.
La solution est de le faire refaire par une entreprise spécialisée
(ent. Chatel à Chambéry).
Les boites sont conservées, le faisceau est neuf et en cuivre d'où un
gain de poids et un refroidissement plus efficace.

A l'aide d'un
palan, on réinstalle la cabine
sur le châssis.
A deux cela ne pose aucun problème particulier.

Précision
importante : les cadrans du tableau
de bord ainsi que les cablages électriques
sont refaits avant la pose de la
cabine afin de profiter d'une plus
grande facilité d'accès
Sur la photo suivante on peut remarquer que les accessoires du moteur (dynamo,
démarreur...) sont remontés également après avoir été peints
en noir mat.

Le remontage
continue...
Le remontage des éléments
de carrosserie du compartiment moteur
doit respecter un certain ordre
pour ne poser aucun problème.
Installation du radiateur dans son berceau,
Installation du radiateur sur le châssis en intercalant une rondelle
entre le U et le châssis (1),
Assemblage du dessus de radiateur avec les cotés,
Assemblage de ces éléments sur le radiateur (2),
Installation des cotés (3),
Installation de la grille de calandre,
Installation du support d'aile (4). Attention ne pas installer le boulon inférieur,
Installation de l'aile,
Installation du renfort de support d'aile.

Pour l'arrière,
j'ai fait une concession à la
modernité puisque j'ai remplacé les
planches par une plaque d'aggloméré "marine".

Pour le remontage :
on positionne les poutres supports de caisse sur le châssis,
le plancher sur les supports en même temps que la séparation cabine/plateau,
on aligne et on boulonne les supports au plancher,
puis on fixe (sans serrer pour pouvoir ajuster) l'ensemble plancher/supports
au châssis à l'aide des 6 vis de fixation du plateau (1).
Il ne reste "plus qu'à" réinstaller les coffres et à les
boulonner sur les poutres support.
Lorsque tout est installé, on serre les boulons.
Après avoir
réinstallé les divers
accessoires, la bâche, après
avoir vérifié les
niveaux (huile, eau, freins, essence)
voici la première sortie.
Le "bébé" n'a pas encore reçu ses marquages car je préfère
que la peinture olive durcisse un peu au soleil.
Le démarrage n'a pas posé trop de problème (grâce à une
batterie neuve).
Les premiers kilomètres sont grisant, où se mélange l'excitation
après un an de travail et l'angoisse d'avoir mal remonté quelque
chose.

Les marquages, étape
délicate...
Je tiens à préciser
qu'en ce qui concerne les marquages,
j'ai essayé de m'approcher
au plus près des indications
contenus dans le livre de E.BECKER
mais en prenant quelques libertés.
En les réalisant je me suis mis "dans la peau" d'un mécano qui à l'époque
a été en charge de les réaliser avec des moyens plus ou
moins limités.
En effet, même si des consignes précises étaient édictées
par l'état major, je ne pense pas qu'elles aient toujours été scrupuleusement
respectées.
Pour info : En cliquant
sur la petite clé vous
pouvez télécharger
les pochoirs qui correspondent à la
photo
(alphabet dans un fichier ZIP ou pochoir au format GIF) |
Pour éviter de perdre trop
de temps (et par paresse) j'ai fait
l'acquisition d'un pochoir auprès
de Jeep Sud Est mais il est parfaitement
possible de réaliser soi-même
ce dernier.
(Recette prochainement...)

Pour le "Registration
number", j'avoue avoir improvisé en
respectant cependant la plage de
numérotation indiquée
par E.BECKER pour un Dodge WC52
de 1942.
Le S indique un véhicule doté d'un anti-parasitage radio ce qui
est le cas du mien.

Concernant le choix
de l'unité,
j'ai choisi la 7e Armée car
c'est celle qui, après avoir
débarquée vers Toulon
le 15 Août 1944, a libérée
ma région.
Le 3e régiment des transmissions (SC = Signal Corp) était rattaché à cette
armée en 1944. J'ai arrêté mon choix sur les transmissions
car je possède une petite collection de postes radio qui viennent agrémenter
les expositions de véhicules auxquelles je participe.
La [A-6] correspond à la compagnie A - 6e véhicule ce qui est
je l'avoue totalement imaginaire.

Classification de poids (Bridge
classification) : Chiffre 4 dans
le cercle jaune égale Dodge
avec treuil sans remorque (4 Ton).
Diamètre du disque : de 6" à 9" soit 15.2 cm à 22.9 cm.
Pour ma part j'ai fait l'acquisition du disque métallique chez Jeep
Sud Est mais certaines photos d'époque montre que des fonds de boites
de conserves ont été utilisés.

Vu
dans le livre "Les véhicules de l'US ARMY 1939-1945" de JM Boniface
et JG Jeudy aux éditions EPA.
Bridge classification d'un GMC CCKW353
L'arrière reprend les
informations concernant l'unité de
rattachement ainsi qu'une indication
de vitesse maximum.
Il manque l'indication concernant la conduite à gauche et l'absence de
clignotants car je ne voulais pas trop surcharger.
Ces indications n'ont été apposées que sur les véhicules
ayant circulé en Angleterre.


Vitesse maximum 30 MPH (Miles
per hour) soit environ 50 Km/h.
Bien sur le Dodge est capable de rouler plus vite mais il s'agit ici d'une vitesse
de marche conseillée pour la circulation en convoi. Il s'agit également
d'une vitesse à ne pas dépasser pour économiser la mécanique.


L'étoile latérale
peut être cerclée
comme celle du capot (avec un
cercle continu ou segmenté).
J'ai choisi de reproduire une étoile
simple.
Taille "normalisée" 25.4 cm.


Le marquage d'expédition
(Shipping marking) apparaît
en 1942.
Taille "normalisée" des lettres : 1.9 cm.
Pour un WC51 ou 52 il devrait se trouver sur la face avant du caisson droit,
au dessus du marchepied.
Dans mon cas cette place est occupée par le porte-outils. Je l'ai donc
décalé sur le flanc du caisson au dessus de l'échappement.
WEIGHT : Poids du véhicule (honte à moi,
j'ai commis une faute de frappe dans mon marquage...)
LENGHT : Longueur en pouces (Inches)
WIDTH : Largeur
HEIGHT : Hauteur (honte encore, une faute de plus. L'anglais n'est pas ma tasse
de thé !)
VOL : Encombrement en pieds carrés (CU FT)
Indication de la pression des
pneus (40 livres par pouce soit
2.8 Kg/cm2). Le marquage est apposé au
tableau de bord ou au dessus de
chaque passage de roue.


Pour le fun, j'ai réalisé un
marquage sur mes jerrycans essence.
J'ai trouvé les indications
de ce dernier sur un forum dédié à la
Jeep.
Je doute que ce type de marquages ait été souvent réalisé car
en décapant un jerrycan à eau j'ai découvert en guise de
marquage un W peint grossièrement au pinceau.

GAZOLINE 86A
AUTO COMB
7 A 445 5
Pour le plaisir également,
voici le pochoir pour mon jerrycan à eau.
Lors d'expositions j'ai également
vu des pochoirs du type [ WATER
ONLY ].


Inscription à proximité du
bouchon de remplissage d'essence.
Il précise l'indice d'octane
minimum approprié pour
le véhicule et rappelle
de ne pas trop remplir afin de
tenir compte de la dilatation
du carburant.


Voilà, la restauration
est terminée, le Dodge
est fin prêt pour participer
fièrement aux expositions
de véhicules de ma région
et pourquoi pas un jour à une
commémoration.
Ceux qui réaliseront la restauration d'un véhicule se rendront
compte que malgré les galères c'est une période inoubliable
qui alimentera pendant longtemps leurs conversations avec d'autres passionnés.

réalisé par
StefJeep
